Ecouteurs, casques Quels sont les risques de perte d’audition ?

Les experts médicaux et scientifiques de l’association JNA (Journée nationale de l’audition) s’inquiètent du risque d’une gêne croissante et de troubles auditifs dus à l’utilisation prolongée d’écouteurs et de casques à fort volume. Un message a été relayé à l’occasion de la première “Journée sans écouteurs” qui s’est tenue le 11 mars dernier.

Quel bonheur d’écouter de la musique en déplacement, c’est-à-dire en dehors de chez soi ! Pour ce faire, plus de la moitié des Français et notamment 88 % des adolescents de 15 à 17 ans utilisent des écouteurs (33 %) ou des casques traditionnels (16 %) Selon l’IFOP et Tremplin Numérique le sondage JNA “Quel avenir pour les oreilles des Français ?” qui a été publié en mars 2020. Cependant, ce type de comportement pourrait-il être dangereux pour notre audition ?

Ce n’est pas le son qui est nocif et ce n’est pas l’utilisation d’un casque ou d’un écouteur qui est dangereuse mais nos modes de consommation du son excessivement fort et prolongé qui sont dommageables pour nos oreilles” a déclaré le professeur Jean-Luc Puel président de l’association JNA. JNA (Journée Nationale de l’Audition) et directeur de recherche à l’Inserm (Institut des Neurosciences) de Montpellier (Hérault). Par exemple, les jeunes ont tendance à augmenter le volume de leurs écouteurs, en raison de l’environnement bruyant. Lorsqu’ils sortent du métro, ils n’auront pas envie de baisser le volume. Cela s’explique par le fait que le cerveau s’habitue à ce niveau de bruit, qui dure généralement pendant une longue période.

Selon l’enquête de l’Ifop, 81% des personnes interrogées déclarent écouter de la musique en déplacement (casque ou écouteurs) moins de 2 heures par jour, et 43% moins d’une heure. Cependant, 27% des “moins de 35 ans” et 34% des 15-17 ans écoutent de la musique pendant plus de deux heures. En outre, 25 % des personnes interrogées ont l’habitude d’augmenter le volume. En plus de la journée, 42% des moins de 35 ans portent des écouteurs pendant la nuit. C’est le cas de 45 % des 18-24 ans et de 46 % des adolescents. “Le pire est que certaines personnes sont capables de s’endormir en portant des écouteurs”, préviennent les professeurs.

Acouphènes, perte d’audition et déficience auditive

Les conséquences de ces habitudes peuvent être dévastatrices pour notre audition. 37% des personnes interrogées ont déclaré avoir ressenti des acouphènes (sifflements ou bourdonnements auditifs) lors d’une écoute prolongée au casque ou aux écouteurs”, indique Jean-Luc Pél. Cette proportion augmente de 44% chez les 25-34 ans, de 46% chez les 18-24 ans et de 51% chez les adolescents de 15-17 ans. Les symptômes des acouphènes sont souvent traitables ; cependant, ils peuvent être durables.

Outre l’effet sur l’audition, trop de bruit dans l’oreille est préjudiciable à la santé en général. “Les sons sont connus pour favoriser la prise de conscience et stimuler l’activité du cerveau”, ajoute le professeur en référence aux personnes qui font de l’exercice en écoutant de la musique pour les aider à se motiver. “Mais un abus excessif pourrait faire déraper l’appareil, entraînant des troubles du sommeil ou des problèmes cardiovasculaires comme l’hypertension. À long terme, l’exubérance excessive épuise le corps, laissant place à la lassitude, à la fatigue persistante et aux symptômes liés à la dépression.

Des écouteurs et des casques qui réduisent la quantité de bruit

Quelles sont les options pour préserver nos oreilles ? “Il existe aujourd’hui des écouteurs ou des casques efficaces qui bloquent le monde afin de ne pas intensifier le son de manière excessive”, ajoute notre interlocuteur. “Certains appareils sont dotés de mécanismes de réduction active qui atténuent électroniquement les bruits extérieurs.

Malheureusement, seuls 10 % des Français et 17 % des 25-34 ans sont capables de se protéger les oreilles en portant un casque (ou des écouteurs) à réduction active du bruit. “La jeune génération est parmi les moins éduquées sur les questions de santé liées à l’audition“, regrette Jean-Luc Puel. ” C’est la raison pour laquelle la JNA organise de nombreuses campagnes de prévention tout au long de l’année, en se focalisant sur les jeunes. Nous les informons des dangers de l’exposition à la musique forte et nous les sensibilisons aux possibilités d’écouter et d’apprécier la musique sans nuire à leurs oreilles !

Modifiez votre style d’écoute en passant des écouteurs aux casques ou aux casques audio…

Certaines pratiques sont faciles à mettre en œuvre :

  • Modifier le volume ainsi que la durée de l’écoute musicale.
  • Faire des pauses pendant la journée pour profiter de la musique
  • Alterner les modes d’écoute : écouteurs Casque Bluetooth Haut-parleurs mobiles ou directement depuis votre ordinateur

Avec la crise de la santé notamment, il est probable que l’utilisation de l’audio et des écouteurs ait augmenté pour suivre des cours et des réunions à distance ou pour rester dans sa bulle…

Laisser un commentaire